30 octobre 2005
Déclaration à la bergère
Consentiriez-vous exquise et belle indigente,
Car je nourris l’espoir de vous voir folle amante,
Que je grave pour vous des mots au goût de miel,
A la lueur faiblissante de ma chandelle ?
Froisserais-je ma mie, votre intacte vertu,
En offrant à vos pieds mon âme dévêtue ?
L’enfer me damne si une flamme insatiable,
De jour comme de nuit incessamment m’accable.
Gagnerais-je votre agrément ou votre estime,
Si vous je vous encensais par le feu qui m’anime ?
Combleriez-vous l’amant ô combien désarmé
S’il atteignait la grâce en vous qui l’a charmé ?
Frêle oiselle au devant du busard qui vous guette,
Je volerais à lui pour qu’il batte en retraite,
Et de mes ailes blanches d’albatros agiles,
Je vous enlèverais dans mes terres d’asile.